L'ULB engagée dès sa création

L’Université libre de Bruxelles (ULB) est née d’une conviction: celle de refuser l’emprise du dogme sur le savoir. Quand la Belgique naît en 1831, trois universités d’État existent (Gand, Liège et Louvain) mais Bruxelles est dépourvue d'enseignement universitaire. Aussi, lorsque l’épiscopat décide en 1834 de fonder une université catholique à Malines, la réaction du monde libéral belge est immédiate. C’est l’avocat Pierre-Théodore Verhaegen qui donne l’impulsion nécessaire à la création de l’Université de Bruxelles, le 20 novembre 1834, pour faire contrepoids à l’université catholique. Et cela, avec l’objectif de former des élites indépendantes du pouvoir de l’Église.

L'ULB engagée pour l'émancipation des femmes

Les trois premières étudiantes inscrites dans une université belge le sont à l’Université libre de Bruxelles (ULB) en 1880. Et en 1888, Marie Popelin est la première femme diplômée docteur en droit en Belgique par l’ULB. L’ULB a également joué un rôle pionnier dans l’ascension des femmes universitaires: première femme assistante, première femme professeure, première femme à présider une faculté et, en Belgique francophone, Françoise Thys-Clément fut, en 1990, la première - et unique - femme recteur. Aujourd’hui, à l’ULB comme dans la plupart des universités en Europe, les filles sont majoritaires parmi les étudiant.e.s inscrit.e.s et plus encore parmi les diplômé.e.s. Elles sont en revanche moins nombreuses à défendre une thèse de doctorat et le pourcentage de femmes aux plus hauts niveaux de la carrière académique ainsi que dans les instances décisionnelles reste plutôt faible. Le recteur Didier Viviers a explicitement relancé les débats et les initiatives en faveur de l’équilibre des genres à l’ULB.

L'ULB engagée par l'affirmation du libre examen

Si l’Université libre de Bruxelles (ULB) est créée avec l’objectif d’assurer un enseignement indépendant de l’emprise du dogme catholique, l’institution quoique profondément anticléricale n’est ni anticatholique ni areligieuse. Aussi, face à une majorité politiquement conservatrice et philosophiquement spiritualiste, une nouvelle génération d’étudiants en appelle au libre examen dès 1860 pour remettre en cause l’enseignement. Après une série d’affaires, de troubles, d’affrontements et de démissions de professeurs, le Conseil d’administration de l’ULB réforme les statuts de l’Université en 1894. Le principe du libre examen est inscrit à l’article premier des nouveaux statuts. Aujourd’hui encore, il est stipulé ainsi : «Article 1: L’Université libre de Bruxelles fonde l’enseignement et la recherche sur le principe du libre examen. Celui-ci postule, en toute matière, le rejet de l’argument d’autorité et l’indépendance du jugement.»

L'ULB engagée pour une politique sociale

C’est en 1932 déjà que s’ouvrait la cité estudiantine Paul Héger, première d’une longue liste de logements et cités universitaires. Durant les années 60, l’Université libre de Bruxelles (ULB) sera d’ailleurs pionnière dans sa politique d’accueil aux étudiants via des infrastructures et des services qui leur sont proposés dès leur entrée à l’Université: aide sociale directe, restaurants et logements universitaires, cours imprimés à des prix abordables, accès à la médecine et au planning familial, accompagnement et soutien psychologique, jobs étudiants, etc. Aujourd’hui, l’ULB consacre un budget important à l’aide sociale en venant en appui à un étudiant sur quatre. Au-delà de cet appui, l’Université soutient également l’engagement de ses étudiants via les bourses à projets sociaux et citoyens Stéphane Hessel.

 

L’ULB engagée dans la coopération

Dès 1938, l’Université libre de Bruxelles (ULB) s’engage dans la coopération par la création du Centre scientifique et médical de l’ULB, en abrégé CEMUBAC, avec l’objectif, à l’époque, de mener des activités dans les colonies belges d’Afrique centrale : Congo, Rwanda et Urundi. De nombreuses équipes de l’Université y ont mené d’importantes activités notamment dans le domaine de la lutte contre la carence en iode, la lutte contre la malnutrition, la prévention du sida, etc. En 2015, le CEMUBAC a fusionné avec d’autres organisations (SLCD, SEDIF et CODULB) qui ont réuni leurs forces au sein d’ULB-Coopération qui concentreront d'abord leurs actions sur six pays: le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la RD du Congo, le Sénégal et le Togo où elle travaille avec de nombreux partenaires locaux. Mais la coopération au développement de l’ULB ne se limite pas aux actions d’ULB –Coopération et l’Université est aujourd’hui présente, au-delà de l’Afrique, en Asie et en Amérique du Sud en concertation avec les autres universités belges francophones.

L’ULB engagée contre le fascisme, l’intolérance

Dans les années 30, l’Université libre de Bruxelles (ULB) affiche nettement ses positions en faveur de la démocratie, contre le fascisme, contre le rexisme, contre l’antisémitisme. Sous l’occupation nazie, elle ira jusqu’à fermer ses portes le 25 novembre 1941. Certains étudiants suivent alors des cours clandestins ou s’enrôlent dans des mouvements de résistance. L’un d’eux, le Groupe G spécialisé dans les actions de sabotage technique est une émanation de l’ULB. Après la seconde guerre mondiale, l’ULB apportera son soutien aux étudiants et professeurs fuyant les dictatures espagnole, grecque, chilienne…

L’ULB engagée pour une culture du débat

La culture du débat est dans les gènes de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Tout au long de son histoire, l’Université sera le terrain de réformes, d’attitudes progressistes (notamment vis-à-vis de l’enseignement des femmes et des étudiants) et de nombreux engagements, expressions de l’exercice du libre examen. Mai 68 à l’ULB en est un exemple. Après les premiers incidents à Paris, une assemblée libre contestant les autorités universitaires se met en place. Le mouvement, concrétisé par des occupations de locaux, est destiné à lutter contre l’esprit et les structures de « l’enseignement bourgeois ». Il provoquera la disparition de l’ancien Conseil d’administration et la négociation de nouveaux statuts basés sur la participation de l’ensemble des corps de l’Université, dont les étudiants. Si l’ULB a joué un rôle de précurseur en termes de participation, un décret assure, depuis 2003, à tous les étudiants de la Communauté française, 20% des sièges du conseil d’administration de leur université.

L’ULB engagée pour l’aide à la réussite

L’Université libre de Bruxelles (ULB) a été une pionnière dans la mise en place de moyens pour lutter contre l’échec. Dès 1975, elle crée ce qui deviendra le Centre de méthodologie universitaire. Au cours du temps, de nouveaux outils de promotion à la réussite ont été mis en place : cours préparatoires, tests de niveaux de connaissance, formations à la méthodologie et à la recherche documentaire, plan langues, coaching, guidances… Des spécialistes en pédagogie universitaire organisent, par ailleurs, tout au long de l’année, des séminaires et des modules de formation à destination des enseignants.

L’ULB engagée pour des valeurs à travers ses Docteurs honoris causa

A travers l’attribution de ses Doctorats honoris causa, l’Université libre de Bruxelles (ULB) raconte une partie de son histoire, celle des valeurs qu’elle défend et de la vision du monde qu’elle promeut. Parmi les personnalités honorées par l’ULB, pointons-en quelques-unes, très emblématiques. En 1984, Nelson Mandela, emprisonné, symbole de la lutte contre l’apartheid, se voit décerner le titre de Docteur honoris causa. Mais aussi Simone Veil pour son combat pour l’avortement ; Nawal El Saadawi accusée d’apostasie ; Radhia Nasraoui pour la promotion des droits humains en Tunisie ; Arthur Haulot pour ses actions de résistance durant le 2e guerre mondiale ; Simon Wiesenthal, le chasseur de Nazis ; le dissident chinois Fang Li-Zhi ; le militant des droits de l’homme Andreï Sakharov ; Willy Brandt, l’initiateur de l’Ostpolitik allemande qui a grandement contribué à la chute du mur de Berlin ; Salvador Allende pour son idéal de démocratie politique ; Elizabeth et Robert Badinter pour leurs combats pour la justice et l’égalité.

L’ULB engagée pour la liberté d’avortement et l’euthanasie

Dans les années 70, l’Université Libre de Bruxelles (ULB) soutient très activement la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse. L’inculpation en 1973 du Dr Willy Peers, diplômé de l’ULB, pour avoir pratiqué plus de 300 avortements, provoquera une forte mobilisation : manifestations, pétitions, comité de soutien. Suite à cela, l’interdiction relative à la contraception sera levée mais il faudra attendre 1990 pour que soit votée la loi dépénalisant partiellement l’avortement. Dix ans plus tard, l’ULB prendra position dans le débat sur la dépénalisation de l’euthanasie en demandant « que soit reconnue la possibilité dans certaines situations de souffrance d’obtenir du médecin le geste ultime et fraternel qui permet d’anticiper sa mort ».

L’ULB engagée pour l’équité et la réussite

La promotion de la réussite est un des fondamentaux de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Si elle est très développée vers les étudiants de l’ULB, cette aide à la réussite s’étend aussi à la préparation des élèves du secondaire : c’est le projet du Tutorat initié en 1989 en Belgique et qui reste une première actuellement dans notre pays. Le programme Tutorat est un processus pédagogique qui vise à faire encadrer des petits groupes d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire par des étudiants de l’Université. En 25 ans, plus de 3000 étudiants universitaires sont venus en aide à plus de 25 000 élèves de 50 écoles bruxelloises. Avec l’appui de la Fondation Roi Baudouin, le projet est aujourd’hui étendu à toute la Belgique francophone. En 2004, ce programme de Tutorat s’est vu attribué la médaille Comenius faisant de l’ULB la première université européenne à être distinguée par l’UNESCO.

L’ULB engagée pour la liberté de la recherche

Le mardi 9 octobre 2013, le Prix Nobel de physique était attribué pour la première fois à un Belge, François Englert, professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Ce prix récompensait des travaux théoriques d'une grande inspiration, qui ont conduit dès 1964 Robert Brout et François Englert, ainsi que Peter Higgs, à proposer un mécanisme théorique qui joue un rôle essentiel dans notre compréhension de l'Univers. Avec François Englert, l’ULB compte donc désormais quatre Prix Nobel scientifiques : Jules Bordet et Albert Claude, Prix Nobel de médecine respectivement en 1919 et en 1974, et Ilya Prigogine, Prix Nobel de chimie en 1977. Au-delà de personnalités d’exception, ces succès s’expliquent par l’attachement profond de l’ULB à la liberté, qui se concrétise par la totale liberté de chercher dont bénéficient ses chercheurs, ainsi que par l’exceptionnelle ouverture internationale de l’Université (40% de doctorants venant de l’étranger).

L’ULB engagée pour le développement durable

Dès 2003, l’Université libre de Bruxelles (ULB) prend acte de l’enjeu du développement durable et s’engage à mener une gestion environnementale proactive de ses campus. En 2009, les projets pilotes font place à une véritable stratégie de management environnemental, avec une action mise en priorité sur l’énergie, la mobilité, les déchets, l’eau, les espaces verts et l’éco-consommation. En 2014, l’ULB est la première université à recevoir le label « Entreprise éco-dynamique » pour le campus du Solbosch. Et en 2015, elle met en place une politique volontariste en faveur de la mobilité durable. En novembre 2019, Le conseil d'administration de l'ULB entérine la mise en œuvre d'un Plan Climat.

L’ULB engagée solidairement avec les réfugiés

Dans l’urgence des premiers jours de la vague de réfugiés de septembre 2015, l’ULB s’est mobilisée pour une collecte redistribuée vers les différents centres d’accueil des réfugiés. Dans le même temps, beaucoup de bénévoles se sont manifestés au sein de la communauté universitaire, comme les équipes soignantes de l’Hôpital Erasme qui se sont mobilisées aux côtés de Médecins du Monde, ou les étudiants qui ont secondé la plateforme d’aide aux réfugiés en organisant les accueils au domicile de particuliers bénévoles et en hébergeant au Centre d’Action Laïque, avec l’appui de l’ULB, plus de 300 réfugiés durant le mois d’octobre. Ces actions s’inscrivent dans la défense des valeurs humanistes qui sont chères à l’ULB et sa longue tradition d’engagements et de mobilisations. Souhaitant agir dans les domaines qui sont les siens - la recherche et l’enseignement -, avec l’espoir de voir ces réfugiés regagner un jour leur pays munis d’un nouveau bagage intellectuel, l’Université souhaite aller plus loin et ouvrira 10 chaires pour l’accueil de chercheurs réfugiés. D’un an renouvelable, ces chaires porteront le nom de le nom de Khaled al’As-ad, cet archéologue de 82 ans, décapité par Daesh. Chaque chaire coûtant 40 000 euros par an, l’ULB a mobilisé un demi-million d’euros sur fonds propres et lance un appel aux dons avec l’objectif d’accueillir dix universitaires.

 

L'ULB engagée dans la lutte contre la Covid

En 2020, dans un contexte où les hôpitaux sont extrêmement sollicités et de nombreuses personnes se retrouvent isolées, l’ULB lance un appel à l’engagement à tous les membres de sa communauté universitaire et crée, via son asbl ULB Engagée et son partenaire Give A Day, une plateforme web qui facilite et coordonne des actions solidaires.
Parmi elles, la cohorte d'étudiants volontaires dans les hôpitaux, la confection et la récolte de masques et de gants, les courses pour les personnes fragilisées, l'achat et la collecte de matériel informatique à destination des étudiant.es.
Mis à jour le 13 janvier 2021