Rencontres pour faire apprendre 2025/2026

 Programme de l’année académique 2025-2026

• 11 octobre 2025
  Comment initier les élèves aux exigences invisibles de l'Ecole ?
  
  Débat introduit par Xavier Haine. Il est instituteur primaire de formation. Après avoir travaillé une dizaine d’années dans différentes écoles dites à discrimination positive, ainsi que dans l’enseignement spécialisé, il est aujourd’hui responsable de la Cellule Étude et Recherche du Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces (CECP). Cette cellule travaille à la définition d’orientations pédagogiques rationnelles tant pour les élèves que pour les enseignants, notamment à la construction de formations à destination des équipes éducatives de l’enseignement fondamental et spécialisé. Il est doctorant dans le service des sciences de l'éducation de l'ULB. 
  
  À l’école, il y a ceux qui réussissent et ceux qui échouent. S’éloignant d’une attribution aux élèves de leur échec du fait de leurs déficiences ou d’un manque de travail, nous défendrons l'idée que c'est dans le rapport à l’école et plus particulièrement aux savoirs scolaires que peuvent se nouer certaines difficultés. Ainsi, faute des codes invisibles permettant de traduire les tâches scolaires en apprentissages, certains élèves échouent à l’école. Après avoir identifié quelques ingrédients invisibles exigés par l’école pour apprendre, mais rarement enseignés, nous découvrirons quelques dispositifs et pratiques visant à développer une posture d’appropriation du jeu scolaire par l’ensemble des élèves.
   
• 15 novembre 2025
  La pédagogie Freinet d'hier à aujourd'hui
  
  Débat introduit par Amina Talhaoui. Docteure en sciences de l’éducation, elle étudie les pédagogies alternatives. Elle est actuellement inspectrice pédagogique des écoles pour un pouvoir organisateur bruxellois. Après plusieurs années d’enseignement et une expérience en école Freinet, elle a consacré sa recherche doctorale à l’étude de l’actualité de cette pédagogie en Belgique francophone. Son travail croise les approches de terrain, l’analyse institutionnelle et les enjeux contemporains de l’école, avec un regard sur les tensions entre idéaux pédagogiques et réalités/actualité du système éducatif.
  
  Dans les années 1920, le projet pédagogique de Freinet avait une intention sociale prononcée : donner aux enfants des classes populaires les moyens de s’exprimer par eux-mêmes et de conquérir ainsi une dignité. Un siècle plus tard, dans un contexte socio-historique très différent, la mission de l'école telle que la concevait Freinet s'est-elle maintenue ? Comment les praticiens de cette pédagogie la pratiquent-ils ?  Dans notre société d'aujourd'hui, marqué par le culte de l'individualité et par une organisation sociale néo-libérale, quelle est la réalité de la pédagogie Freinet ?
   
• 7 février 2026
  Intelligence artificielle: usages et discours des élèves et enseignants de secondaire en FWB
  
  Débat introduit par Maud Delepiere, Docteure en sciences de l’éducation, chercheuse et formatrice à l’ULB, l’UNamur et la HE2B et Soledad Ferreira Fernandez, didacticienne du français, chercheuse et formatrice à l’ULB et la HE2B.
  
  Dans un contexte d’arrivée massive des intelligences artificielles (IA) dans l’éducation, notre recherche interroge les usages et discours scolaires de l’IA par les enseignant·e·s et élèves du secondaire. 
  À partir de questionnaires et d’entretiens en groupe menés auprès de 200 enseignants et 200 élèves, nous avons analysé les finalités concrètes de l’IA dans l’enseignement.
  Nous proposerons donc des axes de compréhension des usages et discours des enseignant·e·s et élèves du secondaire, mais aussi des craintes, espoirs et besoins.
   
• 14 mars 2026
  Peut-on penser une école décoloniale ? Théories, savoirs et pédagogies décoloniales
  
  Débat introduit par Serena Iacobino, doctorante en histoire de l’éducation, en cotutelle entre l’Université libre de Bruxelles et la KU Leuven. Sa recherche doctorale porte sur l’histoire de l’éducation des filles au Congo belge, avec une attention particulière portée à l’usage de l’intersectionnalité comme cadre théorique et méthodologique en histoire de l’éducation. Ses travaux explorent également les féminismes et les mouvements enfantistes décoloniaux, les dynamiques raciales en contexte scolaire, ainsi que les théories et pratiques de la pédagogie décoloniale. Parallèlement à ses activités de recherche, elle dispose d’une expérience de terrain en tant qu’éducatrice spécialisée, enseignante d’histoire dans le secondaire, et formatrice. 
   
  Cette présentation vise à proposer une réflexion critique sur le rôle de l’école en tant qu’institution reproductrice de formes de colonialité, tout en explorant des alternatives à travers les pratiques décoloniales. Elle s’inscrit dans les débats contemporains portés par les études décoloniales et les mouvements antiracistes, notamment en Belgique, concernant les discussions dans l’espace public (comme la remise en question des statues) ou la critique de l’enseignement des « savoirs eurocentrés » dans les programmes de la Communauté française. Cette présentation poursuit ainsi un double objectif : 
  a) Fournir les bases théoriques de ces approches : cartographier historiquement les études décoloniales dans le domaine de l’éducation et analyser leurs questionnements sur la manière de concevoir les savoirs scolaires dans le système-monde, en particulier en questionnant la colonialité des savoirs ; b) proposer des outils pratiques s’appuyant sur ces théories pour aborder ces problématiques en classe.
   
• 11 avril 2026
  Mutation de la profession enseignante: défis et nouvelles trajectoires d’entrée dans le contexte de la pénurie.
  
  Débat introduit par Thibault Coppe, professeur en sciences de l’éducation à l’ULB. Ses recherches portent sur le développement professionnel des enseignants, la diversification du marché du travail enseignant, l’articulation entre recherche et pratique en éducation, ainsi que sur l’utilisation des méthodologies de recherche en sciences sociales.
  
  Face à la pénurie d’enseignants, il est clair que les contours historiquement bien dessinés de la profession s’érodent. Ces dernières années ont vu une augmentation drastique de nouvelles trajectoires d’entrée dans la fonction enseignante, et ce, dans de nombreux pays. Les notions d’enseignants de deuxième carrière, enseignants non-légalement qualifiés, enseignants formés alternativement, et bien d’autres sont de plus en plus présentes dans la littérature traitant de la profession enseignante. 
  La rencontre vise à poser deux paradoxes associés à ces évolutions: d'une part, l’effort fait pour recruter massivement de nouveaux enseignants alors qu’ils sont nombreux à quitter le métier dans les années qui suivent leur recrutement ; d'autre part, l'ouverture des portes des écoles aux enseignants "non qualifiés/rapidement qualifiés" tout en renforçant une rhétorique de la course à la professionnalisation des enseignants. La présentation abordera comment l'augmentation de la proportion de ces enseignants « non traditionnels » et les défis qui y sont associés contribuent à redéfinir et à ébranler les contours de la profession enseignante.
   

 Informations complémentaires

Les rencontres pour faire apprendre sont ouvertes à tous et toutes et gratuites. 

Elles se déroule le samedi de 10h à 12h30 sur le Campus du Solbosch de l’ULB, généralement dans l’auditoire UB 5.230 (bâtiment U, porte B, 5e niveau) *
* Les changements éventuels de lieu sont annoncés par courriel aux abonnés à notre liste de diffusion (les demandes d’abonnement doivent être adressées à Michel Staszewski : michel.staszewski@ulb.be).   

L’inscription n’est pas nécessaire, sauf pour les groupes de plus de dix personnes (afin de réserver, si nécessaire, un auditoire aux dimensions adaptées).
Prière, dans ce cas de le faire au moins deux semaines avant la date de l’activité concernée. 

Renseignements complémentaires : Michel Staszewski (michel.staszewski@ulb.be)