Histoire des technologies du spectacle

Ce cours consiste en quatre  parties : deux  cours magistraux de 24 heures au total cinéma et spectacle vivant (1er quadrimestre), dispensés par Céline Ruivo et Thibaut Rioult, sur l’histoire et la théorie des technologies du arts du spectacle, des origines à nos jours;
ainsi que deux cours de 12 heures, l’un d’introduction au montage (dispensé par Damien Keyeux), l’autre d’introduction au son (dispensé par Olivier Hespel).

CINÉMA
Pour le parcours cinéma (en collaboration avec spectacle vivant) nous allons examiner des thématiques en lien avec les dispositifs de mise en scène et de projection, les questions de formats et de standardisation du cinéma argentique jusqu’au numérique.
On analysera entre autres la relation entre le corps, le mouvement de  l’appareillage cinématographique, dans une approche d’archéologie des médias.
On s’intéressera également aux effets spéciaux ainsi  qu’à l’évolution des procédés sonores.

SPECTACLE VIVANT
Tours de magie, trucs de théâtre et effets spéciaux cinématographiques engagent une même esthétique de l’effet. En prenant pour base la magie – c’est-à-dire l’illusionnisme – comme lieu d’articulation théorique et pratique du spectacle vivant (théâtre) et du cinéma, on initiera à la longue histoire des techniques et des technologies du spectacle et de leurs circulations intermédiatiques.
Le cours s’appuiera sur des grands problèmes directeurs (comment faire disparaître une personne ? faire apparaître un fantôme ? faire voler un ange ou un landspeeder ?, animer une image ou un monstre ?, etc.), des études de cas (illusionnisme, théâtre, cinéma), des explications techniques et des apports conceptuels artistiques et philosophiques.
A travers ces éléments, on mettra en lumière l’infrastructure invisible de toute performance et la manière dont elle contribue à construire l’expérience spectatorielle.
Note : il sera demandé aux étudiants de prêter le Serment du Secret.

Partie magistrale
- Appréhender les différents discours sur l’histoire des technologies et montrer leur pertinence quant à l'histoire des spectacles tout en revenant à la définition de cette notion
- Mettre en évidence les enjeux esthétiques et narratifs des technologies, à travers des études de cas qui permettront également d’introduire à l’archéologie des média
- Comprendre l’enjeu de certains dispositifs et des machines/outils/instruments qui les composent
- Remettre en cause une approche linéaire de l’histoire des technologies, en mettant en évidence la discontinuité et la transversalité des technologies du spectacle vivant et du cinéma
- Développer une sensibilité technique à l’infrastructure invisible des œuvres et aux procédés constructifs de l’espace-temps perceptif et intelligible
- Savoir rendre compte de la fabrication d’une expérience spectatorielle et de formes performatives centrées sur l’effet
- Questionner et approfondir les notions de technologie/technique, d’espace, de temps, de réalité, de possible, de naturel, d’objet, etc.

Partie spécifique Son (Olivier Hespel)
- Marquer la distinction entre la nature des sons et leur fonction dans la dramaturgie.
- Comprendre en quoi le travail du son est la mise en œuvre d’intentions de mise en scène.
- Permettre aux étudiants, par un dialogue constructif, d’exprimer un avis étayé par une analyse qui leur donne l’occasion d’éprouver les enjeux du langage des sons.
À l’issue du cours, j’espère que les étudiant.e.s auront perçu l’étendue des possibilités expressives et narratives qu’offre le sonore.

Partie spécifique Montage (Damien Keyeux) 
Dans cette partie, nous poserons et tâcherons de répondre aux questions suivantes, organisées en modules :
qu’est-ce que le montage ?;
pourquoi coupe-t-on (dans un film) ?;
Qu’est-ce qu’un regard ? ;
Comment se construit un personnage/une identité (dans un film) ?
Comment trouver l’équilibre entre les aspects artistiques et financiers, indispensables l’un à l’autre ? ;
Quelle est la meilleure forme au service du meilleur fond ?
Et nous interrogerons les goûts et préférences des étudiant.e.s en matière de films et de styles de montage. 

Connaissances et compétences pré-requises ou co-requises

Partie Ruivo et Rioult - Il n’y a pas de prérequis spécifique, mais une connaissance passive de l’anglais est importante, afin d’avoir accès à certains textes du syllabus.
Partie Hespel – il n’y a pas de prérequis, l’approche est pragmatique et pratique en basant l’essentiel du cours sur l’analyse de films.
Partie Keyeux – pas de prérequis.

La partie histoire des technologies (Ruivo, Rioult) se donne sur un modèle de cours magistral avec illustrations audiovisuelles, mais la participation et les commentaires des étudiant.e.s sont également sollicités durant les cours.
Pour la partie son (Hespel), le cours essentiellement basé sur le débat avec recours à un diaporama powerpoint et l’analyse d’extraits de films.

Références, bibliographie et lectures recommandées

Partie magistrale cinéma :
GAUDREAULT André et LEFEBVRE Martin (eds.), Techniques et technologies du cinéma: modalités, usages et pratiques des dispositifs cinématographiques à travers l’histoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes (coll. « Le spectaculaire »), 2015.
LEVENTOPOLOUS Mélisande, POR Kataline, RENOUARD Caroline, L’équipe du film au travail, créations artistiques et cadres industriels, AFRHC (coll.Histoire culturelle), 2023.
MANNONI Laurent (ed.), De Méliès à la 3D, la machine cinéma, Paris, La Cinémathèque française ; Lienart, 2016.
MORRISSEY Priska, Les as de la manivelle, le métier d’opérateur de prises de vues cinématographiques en France (1895-1930), AFRHC (coll. Histoire culturelle), 2021.
TURQUETY Benoît, Politiques de la technicité: Corps, monde et médias avec Gilbert Simondon, Milan ; Paris, Éditions Mimésis (coll. « Images, médiums »), 2022.
Dont divers articles transmis aux étudiants par l’UV

Partie magistrale spectacle vivant :
ALZARIS Stéphane, Illusionnisme et magie, Paris, Flammarion (coll. « Dominos »), 1999.
HOPKINS Albert Allis, Magic: Stage Illusions and Scientific Diversions, Including Trick Photography, London, Sampson Low, Marston and Compan, 1897.
MOYNET Georges, Trucs et décors : La machinerie théâtrale : explication raisonnée de tous les moyens employés pour produire les illusions théâtrales, Paris, La Librairie illustrée, 1893, 428 p.
KESSLER Frank, LARRUE Jean-Marc et PISANO Giusy (eds.), Machines. Magie. Médias., Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2018.
D’autres articles pourront être fournis selon les besoins du cours.

Partie Hespel/Son:
MICHEL CHION Théoricien du cinéma, du son, de la musique concrète, compositeur et essayiste.Parmi ses nombreux livres publiés figurent notamment : « Le Son au Cinéma », « La Voix au Cinéma », « La Musique au Cinéma », « L’Audiovision », etc. http://michelchion.com/books
DANIEL DESHAYS Praticien et théoricien du son. https://deshays.net/page/3
PIERRE SCHAEFFER Ingénieur, compositeur, chercheur, il est considéré comme l’inventeur de la musique concrète. Son ouvrage « Traité des Objets Musicaux » (Paris, le Seuil, 1966) est une référence. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Schaeffer
WALTER MURCH Monteur image, monteur son, mixeur, scénariste, réalisateur. Son livre « En un Clin d’Œil » (Paris, Capricci, 2011) est aussi une référence. https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Murch
CLAUDE BAILBLÉ Théoricien et cinéaste, il a enseigné dans de nombreuses écoles de cinéma et universités. Il est une référence en matière de psychologie et cognition appliquées au cinéma. Sa thèse de doctorat : « La perception et l’attention modifiées par le dispositif cinéma. »
Thèse effectuée sous la direction d’Edmond Couchot et soutenue en 1999 à l’Université Paris VIII.
Des articles sont également disponibles ici :
https://www.cairn.info/publications-de-Claude-Bailblé--742967.htm
JULIETTE VOLCLER Théoricienne et praticienne de la radio, elle est une des pionnières de la recherche universitaire dans le domaine du son. Plusieurs de ses essais sont publiés. https://fr.wikipedia.org/wiki/Juliette_Volcler
RAYMOND MURRAY SHAFFER Compositeur et écologiste sonore, il a publié un livre qui fait date dans notre rapport à notre environnement sonore : « Le Paysage Sonore » (Marseille, Wild Project, 2010 – édition originale en 1977) https://fr.wikipedia.org/wiki/R._Murray_Schafer

Partie Keyeux/montage :
Henri Colpi : « Lettres à un jeune monteur »
André Bazin : « Qu'est ce que le cinéma ? »
Albert Jurgenson/Sophie Brunet : « Pratique du montage »
Dominique Villain : « Le montage au cinéma »
Michel Chion : « Le son au cinéma »/ « La musique au cinéma »
Walter Murch : « In the blink of an eye » (en un clin d'oeil)
Michael Ondaatje : « Conversation avec Walter Murch »
Pierre Maillot : « Cinémaction N°72 - Les conceptions du Montage » (revue) Alain Weber : « Cinémaction N°23 – Idéologies du montage (ou l'Art de la manipulation) » (revue)
Gilles Deleuze : « L'image-temps » et « L'image-mouvement »
Adolfo Bioy Casares : « L'invention de Morel »
N.T. Binh/Frédéric Sojcher : « L’art du montage »
Sydney Lumet : « Faire un Film »Térésa Faucon : « Théorie du Montage »
Pascale Froment/Brice Matthieussent « L’ère du faux »
Umberto Eco : « La guerre du faux » 

 

Support(s) de cours

• Université virtuelle

Informations complémentaires

La connaissance passive de l’anglais est importante, un grand nombre de textes théoriques du syllabus étant en anglais.

Supports de cours
Partie Szaniawski :
Un syllabus sous forme de recueil de textes scientifiques sera disponible aux Presses Universitaires de Bruxelles
Les slides/présentations Powerpoint et autres supports visuels (extraits de films exclus pour raisons de droits d’auteur et d’espace de stockage) seront mis en ligne sur l’UV.
Partie Hespel : Powerpoint, extraits audiovisuels
Partie Keyeux : Powerpoint, extraits audiovisuels.

Contacts

Contact(s) :
celine.ruivo@ulb.be;
thibaut.rioult@ulb.be;
Olivier.Pierre.Hespel@ulb.be ;
Damien.keyeux@ulb.be

Campus

Solbosch

Méthode(s) d'évaluation

• Travail personnel
• Examen écrit
• Examen oral

Travail personnel

Examen écrit

Examen oral

Partie magistrale : 
Examen écrit : 25%
Examen oral ou examen pratique : 50%

Autre
Présence  et participation : 25% 

Partie son : 
travail écrit d’analyse d’un extrait à remettre à la session de juin.

Partie montage (Keyeux) :
Présence et participation : 30%
Examen écrit (travail d’analyse) : 70%

 

Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)

Au terme des évaluations, la note pour le cours reprend les résultats rapportés par les quatre enseignants, selon une pondération de 50% (partie Ruivo, Rioult) et deux fois 25% (pour les parties Hespel et Keyeux respectivement)

Langue(s) d'évaluation

• français
• (éventuellement anglais )