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Projet d'architecture 3.20 : PC - Pratiques critiques
Titulaire(s) du cours
Jean-Didier BERGILEZ (Coordonnateur)Crédits ECTS
20
Langue(s) d'enseignement
français
Contenu du cours
Pratiques critiques est un environnement pédagogique qui place au centre de ses préoccupations la dimension critique des pratiques de l’espace ; l’atelier propose aux étudiant·e·s de réfléchir et d’agir en termes de pratiques critiques, envisageant le champ de l’architecture et des architectes de manière ouverte, spéculative, socialement engagée, historiquement ancrée et localement située.
Une pratique critique est une pratique active, informée, ouverte, engagée, spéculative et basée sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale.
Une pratique critique a un caractère exploratoire, toujours en mouvement, en devenir et en tension avec sa réalité contemporaine.
Une pratique critique assume ses désirs, donne envie, provoque un questionnement.
Une pratique critique se construit par sa force propositionnelle. Une pratique critique convoque autant les moyens de la découverte par le faire que ceux des investigations intellectuelles, les entrecroisant.
Une pratique critique démarre toujours des conditions de l’existant, les accepte en tant que telles de prime abord, puis en propose une lecture décalée, alternative, informée.
Une pratique critique invite à prendre en compte les déplacements épistémologiques qui rendent visibles les logiques systémiques de domination, d’oppression, de subalternisation, de stigmatisation (anthropocentrisme, classisme, hétéropatriarcat, racisme...) et leurs inscriptions matérielles, spatiales, économiques, sociales, intellectuelles, dans le champ de l’architecture.
Une pratique est indissociable d’une critique et réciproquement. Une pratique critique prend n’importe quelle forme de projet et en dessine le cadre.
Une pratique critique est à la fois empathique et impertinente.
Une pratique critique...
Cette année, nous nous intéresserons à certains mythes de l’architecture (et de ces rituels) (rapports de domination) à partir de la notion de translocation(s) comme amorce au projet.
Ce terme vise, selon Bénédicte Savoy, à regrouper l’ensemble des phénomènes et « catégories d’appropriation d’œuvres d’art et du patrimoine aux dépens d’un plus faible, économiquement ou militairement ». Nous élargissons ici cette notion, hors du cadre de l’Art, à l’ensemble des rapports de domination, en y faisant apparaître le rôle de l’architecture.
Translocation(s) est l’idée d’un objet/œuvre/ architecture qui quitte le contexte dans/pour lequel iel a été fabriqué·e.
Elle nous intéresse pour sa capacité à révéler les mutations, les transformations multiples qui affectent les objets déplacés et les sociétés qui les accueillent.
Quelques exemples évocateurs de ses situations sont la stèle d’Aksoum, les cellules cancérigènes Hela ou encore la cabane de Theodore Kaczynski.
Objectifs (et/ou acquis d'apprentissages spécifiques)
Pratiques critiques entend apporter aux étudiant·e·s une contribution critique dans le cadre de leur cursus. Plus spécifiquement, cet environnement pédagogique entend s’attacher au développement d’une attitude réflexive et productive enrichissant leurs approches de la pratique architecturale, informée par une culture ancrée dans la condition architecturale contemporaine.
Cet ensemble pédagogique entend ainsi, à partir de ce spectre large,
- ouvrir à l’apprentissage et à la compréhension de l’architecture dans ses multiples dimensions, envisagée à la lumière des humanités architecturales ;
- conforter les connaissances en matière de culture architecturale ;
- conforter les connaissances en matière d’histoires et de théories contemporaines de l’architecture ;
- offrir un cadre pédagogique propice à l’apprentissage de l’écriture sur et de l’architecture ;
- offrir un cadre pédagogique propice à l’expérimentation, à l’auto-détermination d’outils et de savoirs situés ;
- ouvrir aux recherches épistémologiques liées à la constitution de savoirs renouvelés sur l’architecture ;
- favoriser les approches diachroniques et synchroniques de la discipline et de disciplines connexes ;
- soutenir les étudiant·e·s dans leur capacité à développer un regard critique face à la production architecturale à laquelle ils et elles sont (et seront) quotidiennement confronté·e·s.
Pré-requis et Co-requis
Cours pré-requis
Méthodes d'enseignement et activités d'apprentissages
DEROULEMENT / OUTILS
Il s’agit de créer des récits et l’étudiant·e partira des moyens de l’architecture. Certains sont déjà connus et communément admis comme disciplinaires, d’autres restent à inventer. Il est indispensable de noter que le projet ne saurait limiter son but à l’acte de bâtir. Il est ici question de développer un outil réflexif qui n’a pas pour but d’apporter des réponses ou de résoudre une situation donnée, mais bien de permettre d’envisager, de qualifier et de représenter nos multiples rapports au monde pour les rendre tangibles.
Cette année, PC propose d’initier le processus à partir de la production, des outils et des hypothèses qu’elle pourra faire émerger, permettant aux projets de développer un savoir par les artefacts fabriqués.
Pour cela, nous envisageons ce processus par un triple travail mnémosyne :
- Par la poursuite d’une enquête et de recherche de documents-matière mélée à la production d’artefacts situés.
- Par la manipulation de ces dites productions dans la réalisation d’une vidéo évolutive, qui permettra d’avancer des conjectures narratives et de faire émerger des problématiques.
- Par la fabrication d’un même et unique document nécessitant un travail de longue durée, par répétition de même gestes (et différences; variations) et l’apprentissage d’une technique pour révéler un savoir-faire, au plus près de l’idée ou la fiction soutenue (cf : Lucie McKenzie, Thandi Loewenson, Arinjoy Sen...).
Nous travaillons à deux dimensions du projet en parallèle. D’une part la fabrication des projets en soi et d’autre part le cadre qui leur est nécessaire.
GOUVERNANCE
Pour questionner le cadre pédagogique dans lequel nous sommes collectivement engagés, PC propose d’organiser l’atelier en gouvernance partagée. En tout début d’année, une série de ministères seront établis, qui porteront autant sur les questions de gestion d’atelier que de production des projets et de mise en discussion d’un savoir commun.
Ces ministères porteront par exemple à organiser l’atelier temporellement, spatialellement et économiquement, à réfléchir et développer des outils collectifs de partage et stockage des connaissances développées dans le cadre des projets, à établir collectivement les objectifs pédagogiques et critères d’évaluation formative:
*Club*
Chaque semaine, en parallèle au développement du projet, un moment d’atelier sera réservé au partage de ressources et à la mise en débat de propositions, entre nous ou avec des intervenant·es externes. Un dispositif spécifique dédié aux manipulations de documents permettra de communiquer et d’échanger sur les différents projets menés au sein de l’atelier.
*Lexique*
PC utilise le moyen du lexique comme une expérimentation, la construction d’un vocabulaire multiple commun à l’atelier. Cette année, nous explorerons les capacités de cet outil à nous aider à construire des fictions.
Références, bibliographie et lectures recommandées
Le but de l’atelier est d’explorer le champ du discours architectural, plus que de le prescrire.
Dans ce sens, une bibliographie significative sera compilée au cours de l'année, à partir des recherches et projets collectifs et individuels menés en son sein.
Contribution au profil d'enseignement
Parallèlement à son inscription dans l’ensemble de l’enseignement du projet, l’atelier PC affirme ses liens avec les U.E développant l’histoire, la théorie et la composition architecturales. Par le dispositif pédagogique qu’il promeut, il se veut complémentaire à ces U.E et entend apporter une contribution réflexive, méthodologique et critique à l’ensemble du programme d’études, avec le projet d’architecture comme médium premier. Plus spécifiquement, l’atelier PC entend s’attacher au développement, chez l’étudiant, d’une attitude réflexive enrichissant les théories et les pratiques de l’architecture (cf. profil d’enseignement du master en architecture).
Autres renseignements
Informations complémentaires
Transversalités / A nos ami.e.s
Pratiques critiques aspire à une approche transdisciplinaire (art, sociologie, cinéma, archéologie, philosophie, sorcellerie, anthropologie, agriculture, économie), ouverte et propice aux « rencontres » multiples. L’atelier accueille régulièrement des personnes extérieures les invitant à alimenter, confronter, enrichir les sujets et objets qui le peuplent. De même, nous partons épisodiquement à la rencontre de productions extra- muros (expositions, installations, visites...) qui interagissent avec les productions d’atelier.
Le projet pédagogique de Pratiques critiques se construit par ailleurs en affinité à celui des Questions d’architecture HTC offrant aux étudiant·es qui le souhaitent un environnement conjoint, permettant d’approfondir leurs connaissances et savoirs eu égard aux spécificités pédagogiques qui distinguent l’atelier et les questions d’architecture.
Par notre attitude méthodologique, nous encourageons également les étudiant·es vers une/ des prises de position personnelle(s), au sein et à l’extérieur de l’enceinte facultaire.
Contacts
Pratiques Critiques est un projet pédagogique de Jean-Didier Bergilez, Vincent Brunetta, Sara Crémer, Jean-Sébastien De Harven, Carlo Goncalves, Carlo Menon et Antoine Wang.
Le suivi en atelier est assuré au quotidien par deux membres par quadrimestre, à rotation, les autres membres gravitant autour pour des sessions ponctuelles.
Q1
Carlo Goncalves : Carlo.Goncalves@ulb.be
Antoine Wang: antoine.wang@ulb.be
Q2
Sara Crémer : Sara.Cremer@ulb.be
Carlo Menon : Carlo.Menon@ulb.be
Equipe PC :
Jean-Didier Bergilez (Coordination) : Jean-Didier.Bergilez@ulb.be
Vincent Brunetta : Vincent.Brunetta@ulb.be
Jean-Sébastien De Harven, Jean-Sebastien.De.Harven@ulb.be
Campus
Autre campus
Evaluation
Méthode(s) d'évaluation
- Projet
Projet
Co-évaluation
Toujours dans le but de favoriser une co-gestion, et sans franchir la limite du cadre des côtes certificatives (qui sont de la responsabilité du corps enseignant), les étudiant·es mettront en place un groupe de réflexion pour définir des critères d’évaluation adéquats quant aux spécificités de leur projets et de leur avancement.
Les évaluations formatives permettront aux étudiant·e·s de se situer tout au long de l’année.
Les évaluations certificatives ont lieu à la fin de chaque quadrimestre, et lors du jury final, ainsi qu’au moment de la délibération et se décomposent comme suit :
30% pour le Q1, 30% pour le Q2, 30% pour le jury final.
Et 10% de cote de délibération.La pondération entre les deux modes d'évaluation (continue et par jury) suit les règles internes de la faculté, communes à tous les ateliers de projet.
Construction de la note (en ce compris, la pondération des notes partielles)
La pondération entre les deux modes d'évaluation (continue et par jury) suit les règles internes de la faculté, communes à tous les ateliers de projet.
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La SIP se déroule au second quadrimestre, et fait partie de l'UE Projet. Son mode de cotation et son poids dans la construction de la note de l'UE Projet seront précisés ultérieurement dans le cours du premier quadri de cette année académique.
Langue(s) d'évaluation
- français